En intégrant les agriculteurs dans la future organisation patronale qui verra le jour le 14 décembre, le GICAM entend prendre en main le défi de l’import-substitution lancé par le président Paul Biya.
D’après les données statistiques de l’INS, les importations de riz pour l’année 2022 ont augmenté de 10%, soit 845 000 tonnes estimées à plus de 230 milliards de FCFA. Ce volume d’importation interpelle lorsque l’on établit que les besoins pour la consommation interne sont évalués à 550 000 tonnes en moyenne, avec une production nationale autour de 100 000 tonnes. Où va donc cet excédent d’importation de plus de 400 000 tonnes au moment où le chef de l’État a fait de l’import-substitution son défi majeur?
En 2018, le Cameroun a lancé le programme de développement de la filière rizicole dans les 5 régions du pays, à savoir l’Extrême-Nord, le Nord, l’Ouest, le Nord-Ouest et le Centre. Deux sites de production de semences de riz avaient été créés dans la haute Sanaga, avec un total de 31 hectares pour une capacité de production annuelle de 310 tonnes de semences et des rendements moyens de 2 tonnes en riz irrigué et 0,5 tonne en riz pluvial à l’hectare.
Cinq ans après, la production nationale n’a pas évolué de 20%. À peine 140 000 tonnes sur les 750 000 attendues. Le Cameroun s’est doté d’un nouveau programme de développement du riz pour un objectif de 750 000 tonnes en 2030, suffisantes pour nourrir tout le Cameroun et la sous-région. Ce programme chiffré à 385 milliards de FCFA viendra du secteur privé, selon les révélations du ministre de l’agriculture à qui le chef du gouvernement avait donné instruction d’inviter le secteur privé dans la production agricole à grande échelle.
Seul un patronat plus grand et plus puissant aura les moyens de peser sur les fonctionnaires de l’administration complices des importateurs pour stopper les importations, qui constituent un frein à la production locale.
L’assemblée générale du 14 décembre au GICAM sera déterminante pour l’avenir économique du Cameroun.