Entre la privatisation de Camair-Co, l’entrée de nouveaux acteurs dans le secteur portuaire et ferroviaire, la grande ambition gazière de la SNH, rien ne va plus échapper à la surveillance du président Paul Biya en personne. Installé en Afrique du Sud puis en France, Emmanuel Franck Biya est au Cameroun depuis 2020, depuis le déclenchement de la pandémie de la COVID-19.
Dans sa parution du 27 avril 2021, le journal panafricain Jeune Afrique faisait quelques révélations sur celui qui jusqu’aujourd’hui n’occupe aucune fonction officielle dans le pays que dirige son père depuis bientôt 40 ans.
« De façon générale, Emmanuel Franck Biya est au cœur de tous les projets impliquant des investisseurs désireux de s’implanter au Cameroun, que ce soit dans le secteur des mines, du transport aérien, de l’énergie ou des télécommunications. S’il devait se lancer en politique, son implication dans les dossiers économiques serait, à l’évidence, son point fort. Ce rôle d’intermédiaire a finalement fait de lui un conseiller officieux du Président. » révèle le journal.
Pour comprendre le rôle stratégique que jouerait Franck Biya auprès de son père, limitons nous à la gestion des mines par les collaborateurs directs du Président Paul Biya.
Au moment où le Cameroun préparait l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE, des collaborateurs du Président Paul Biya en association avec les entreprises minières logées dans les paradis fiscaux, ont obtenu des concessions pour l’exploitation du sous-sol camerounais. Il s’agissait dans la plupart des cas d’entreprises sans aucune référence et parfois sans bureau, à l’instar de Geovic. L’économiste Eugene Nyambal a perdu son poste au FMI parce qu’il s’opposait à une mafia organisée par les collaborateurs du Président Paul Biya, à ce dernier on avait présenté un projet qui devait créer 30 000 emplois directs et indirects dans la région de l’Est et transformer le Cameroun. Le projet Geovic de Nkamouna est celui de l’exploitation d’une des plus grosses réserves de cobalt au monde dans la région de l’Est.
« La plus grande escroquerie minière en Afrique-Concession de cobalt-nickel-manganèse à vie à 20.000$. » disait Eugene Nyambal.
Le gouvernement avait débloqué sur un financement du FMI 35 milliards de FCFA pour le démarrage d’un projet qui n’a jamais eu lieu.
Depuis le déclenchement de la guerre entre la Chine et les USA pour le contrôle de la technologie à travers les terres rares, le Cameroun soupçonné d’être un gisement immense avait bénéficié d’un financement de la Banque Mondiale pour explorer le sous-sol dans trois régions sur les dix que compte le pays. L’incroyable a été découvert. Dans son rapport présenté à Genève, la Banque Mondiale révélait l’existence dans ces trois régions du pays des 17 minéraux que constituent les terres rares. Au-delà des terres rares l’on a découvert 300 minéraux différents.
En 2019, après l’annonce de la découverte de 300 anomalies géologiques au Cameroun, comme par hasard, le PDG de Geovic est réapparu et une fois de plus avait été présenté au Président malgré les escroqueries de 2006. Une rencontre organisée à quelques mois de la Conférence Internationale d’Investissement, Mines et Exhibition du Cameroun. L’arrivée d’Emmanuel Franck Biya auprès de son père viserait à éclaircir le Président qui sans doute s’interroge sur ce qui ne va pas avec les projets qu’il validait parce que soucieux de transformer la vie de ses compatriotes. En 2012 il signait une convention minière avec l’Australien Sundance pour l’exploitation du fer de Mbalam-Nebala, troisième réserve mondiale de fer. Dix ans après il n’a jamais démarré et pourtant beaucoup d’argent a coulé. C’est le cas avec Geovic, le projet de Minim Martap, les barrages grand Eweng, Rio Tinto Alcan, etc.