L’Afrique en général et le Cameroun en particulier est devenu le nouveau champ d’escroquerie des feymens et arnaqueurs sous la couverture de la cryptomonnaie. Le faible taux de bancarisation au Cameroun, les tracasseries administratives dans l’ouverture des comptes et les agressions physiques des personnes qui vous obligent à vider votre compte Mobile Money et Orange Money contraint les camerounais à faire recours à la cryptomonaie.
Contrairement aux banques où vous payez des intérêts, dans l’univers du Bitcoin etc. votre argent travail pour vous. C’est donc sur ce slogan que surfe l’escroc pour ternir l’image de ce modèle de gestion des flux monétaires qui s’est imposé au monde. La ruée des camerounais vers la cryptomonnaie a favorisé l’émergence d’une catégorie d’escrocs et la plus récente est le Shitcoin de Liyeplimal.
« Comment un Mr peut vous demander de faire fructifier votre argent dans son projet Liyeplimal ? Vous dormez, il vous aide à fructifier et pendant ce temps ses investissements sont dans l’immobilier, les jets privés, l’import-export etc. » s’interroge Idriss, étudiant à l’université de Douala.
Liyeplimal est aujourd’hui introuvable. Les victimes se comptent par centaines, même les plus insoupçonnables, les personnalités d’État, les tontines bamilékés depuis les USA, les tontines dans les associations de la Sanaga Maritime, c’est des milliards des souscripteurs qui se sont envolés. Pendant ce temps, la fortune de son promoteur ne cessait d’impressionner. Investissements dans les marchés de luxe tangibles tels que l’immobilier, l’e-commerce, la plateforme de négoce et de nombreux investissements dans le secteur de l’élevage, de l’agriculture, de la restauration et de l’immobilier à travers le lancement du projet ‘SimbCity’ dans la ville balnéaire de Kribi.
« Le Bitcoin est une réelle et sérieuse tentative de « changer le monde » en s’attaquant au système de prédation bancaire international. En éliminant le tiers de confiance, en décentralisant les échanges par un protocole transparent et inviolable et de par sa disponibilité universelle, le Bitcoin se dérobe non seulement du contrôle étatique mais de toute indexation sur une autre valeur. Il bouleverse ainsi la nature même de la valeur, se libère des institutions et des marchés pour finalement remettre le pouvoir de création monétaire au peuple. Tel est le projet originel du Bitcoin et de la cryptomonnaie. » Précise Pierre Fezeu car selon lui cela doit être clair pour les camerounais que la cryptomonnaie ce n’est pas pour devenir riche du jour au lendemain et ne saurait être appréhendée exclusivement par la cupidité et l’appât du gain facile.
« Alors que pour tous les bitcoineurs la cryptomonnaie est une issue de secours contre le système de domination mondial actuel, qu’elle est projetée dans l’avenir comme la monnaie de la liberté, l’esclave au lieu de penser à sa liberté, pense plutôt comme Émile Parfait Simb à avoir ses propres esclaves. » peut-il conclure.
Rentrons dans le mode opératoire de Liyeplimal. Avec sa formule Liyeplimal 1.0 les utilisateurs s’inscriraient en achetant un pack de 52 semaines et supposément les commerçants GIT investiraient dans la crypto et garantiraient aux utilisateurs des paiements hebdomadaires (avec des taux d’intérêt allant de 4 à 37%). C’est là que le système MLM Ponzi est né car Liyeplimal est un système de vente à plusieurs niveaux où les packs ne sont acquis que par le biais d’un parrainage. Et aucune preuve n’a été apportée concernant les investissements des commerçants GIT dans la crypto, les utilisateurs ne verraient que des rendements hebdomadaires sur leur compte et pourraient retirer mensuellement. Liyeplimal se présente comme l’une des plateformes les plus importantes et les plus expérimentées pour l’achat et la vente de crypto-monnaies en Afrique. En réalité c’est une chaîne de Ponzi mise en place pour enrichir Émile Parfait Simb et ceux avec qui il travaille.
« Liyeplimal se présente comme l’une des plateformes les plus importantes et les plus expérimentées pour l’achat et la vente de cryptomonnaies en Afrique. Liyeplimal opère dans le créneau de la cryptomonnaie MLM et opère à partir de Douala, au Cameroun. Bien que le domaine du site Web de la société ait été enregistré en février 2018, Liyeplimal affirme qu’il a été “créé en 2017”. En réalité c’est une chaîne de Ponzi mise en place pour enrichir Émile Parfait Simb et ceux avec qui il travaille » explique le magazine Behind MLM qui avait lancé l’alerte depuis 2020, annonçant la fin de Liyeplimal.
« Simb est livré avec ses propres plans d’investissement, qui peuvent être achetés via Liyeplimal. Il semble que Parfait continuera à lancer des jetons de merde ERC-20 jusqu’à ce que les autorités camerounaises le ferment ou que son usine Global Investment Trading Ponzi s’effondre. Comme pour tous les systèmes MLM Ponzi, Liyeplimal ne sera pas en mesure de payer les demandes de retrait lorsqu’il manquera de nouveaux investissements. Cela se produira à son tour lorsque le recrutement d’affiliés ralentira inévitablement. Les calculs derrière les schémas de Ponzi garantissent que lorsqu’ils s’effondrent, la majorité des participants perdent de l’argent. » concluait le magazine.
Comme dans la feymania structurée, il faut attirer la proie. Les utilisateurs amèneraient plus de personnes et le plus performant recevrait des voitures et des retours supplémentaires. Les médias nous ont présentés les remises de clés des véhicules, des nouvelles souscriptions jusqu’à il y a quelques mois.
En effet, au cours des derniers mois, la société a désactivé le bouton de retrait de sa plateforme, puis a introduit ce qui suit. Liyeplimal 2.0 – création du jeton LimoCoin sur BNB Blockchain après ne plus rembourser ses investisseurs 1.0 chaque semaine comme leur contrat le mentionnait (la plateforme a désactivé le bouton de retrait), demandant aux investisseurs de passer de leur monnaie numérique privée LimoCoin (1.0) au jeton BEP-20 LimoCoin (2.0) et demandant aux investisseurs d’attendre que le prix des jetons augmente en valeur pour recevoir leurs retours sur investissement + capital.
« Nous ne pouvons pas déclarer que la cryptomonnaie c’est casino. Non. Nous devons nous interroger pourquoi les gens y investissent. C’est cette paresse intellectuelle que nous devons dépasser et nous poser les questions. Peut-être qu’il faut juste encadrer la cryptomonnaie. Je ne suis pas économiste, mais du peu que je sais, en 2008, un Bitcoin valait à peu près un dollar. C’est 50 à 60 mille dollars aujourd’hui. En pourcentage, ce serait effrayant, 20 000% ! On ne perd pas à envisager d’y aller. La Chine, c’est 60% de Bitcoins. Il faut de la prévisibilité, la sécurité… », expliquait Mekulu Mvondo Akame, le DG de la CNPS a l’occasion de la « Semaine de l’investisseur », un évènement dédié à l’éducation boursière organisé du 12 au 15 octobre à Douala, place boursière de la Cemac.
Il est donc important pour les camerounais d’éviter les cas d’arnaques comme Liyeplimal et ce ne sera possible qu’en se formant aux nouvelles technologies comme la blockchain et les cryptos pour ne pas rester en arrière continuellement en tant que continent. Il a rompu unilatéralement et sans délai le contrat du 1.0, ce qui leur garantissait des retraits chaque mois et du jour au lendemain, le gars n’honore plus rien de ce contrat. . Ceux-là qui au départ vous disent « donnez votre argent, on trade pour vous » et au final vous demande d’aller vous mettre sur les plateformes d’échanges et de devenir trader.
« Et ensuite ils disent, on a pris votre argent et pour aller le récupérer allez vous-même trader !!! » souligne un expert.