Dans une correspondance signée du SGPR datant du 22 avril 2020, le président Paul Biya autorise à mettre en œuvre dans le cadre d’un partenariat public privé l’option de réhabilitation/restructuration de la Sonara dans la configuration finale de la Sonara 2010.
La première goutte de pétrole a coulé au Cameroun quelques années après la création de la Sonara par décret présidentiel n° 73/135 du 24 mars 1973. Il fallait attendre 1977 pour que le pays acquiert le statut de producteur de pétrole, suite à la mise en production du champ Kolé. Plus simple, le Cameroun n’avait pas construit la Sonara pour raffiner le pétrole camerounais mais celui venu d’ailleurs.
La Sonara rachetait le brut léger à l’étranger, venait le raffiner pour son marché. Impossible de raffiner le pétrole camerounais qui disaient-ils étaient jugé lourd. Total EP exploitait le pétrole camerounais, le vendait à l’international, rachetait le léger et le revendait au Cameroun. Du moins, elle se sucrait doublement.
En 2010, Paul Biya est mis sous pression par Nicolas Sarkozy et le groupe Total EP qui s’opposait à la restructuration de la Sonara. Car en effet, le Cameroun avait pris la décision de moderniser l’usine de Limbé afin de pouvoir raffiner son propre pétrole après la découverte des gisements près de Douala à Bomono, sans oublier les gisements de l’extrême nord par la société chinoise Yan Chang Logone Development Holding Company Limited. Coup de tonnerre, en 2010 le groupe pétrolier français va céder sa participation de 75,8 % dans sa filiale d’exploration-production camerounaise.
Pour restructurer la Sonara, il fallait de l’argent et les bailleurs de fonds boudaient le Cameroun, le gouvernement s’est retourné vers les banques locales en surliquidités. Les banques françaises ont refusé de s’associer au projet. C’est lorsque Afriland a pris la tête d’un groupe de banque prêtes à mettre 350 milliards sur la table que les français ont compris qu’avec ou sans eux on allait faire cette restructuration. Elles ont fait des pieds et des mains pour faire partie du groupe de banques pour le financement.
Apres l’incendie ayant ravagé la Sonara, le Cameroun a opté pour une logique de partenariat public privé pour sa relance. Le 6 février 2020, une délégation de responsables du premier producteur de pétrole russe Lukoil a été reçue en audience par le ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba. Ils étaient venus se proposer pour la réhabilitation de la Sonara.
Il fallait restructurer sa dette évaluée à environ 717 milliards de FCFA dont 284 milliards de FCFA au titre de la dette bancaire. L’aboutissement de cette opération de restructuration est le résultat des efforts de trois principales banques à savoir : Afriland First Bank, qui est intervenue dans l’opération en qualité de co-arrangeur principal, CCA-Bank en qualité de co-arrangeur et UBA Cameroun, en tant que co-arrangement à titre consultatif.