Depuis quelques jours, le producteur américano-camerounais Mason Ewing a décidé de se confier au micro de Cameroun Liberty pour dévoiler son dernier projet théâtral, une œuvre aussi intense qu’inattendue : Les Couloirs de Minuit. Une pièce habitée par la douleur, la mémoire et les fantômes du passé, portée par des acteurs talentueux comme Nathan Guilmain, Louis Lopez, Baba Wild, Eric April, Catherine D et bien d’autres encore.
Dans une démarche profondément humaine, Mason Ewing a voulu donner une chance à tous. Parmi eux, Cameroun Liberty a eu l’immense honneur de présenter Catherine D, une comédienne camerounaise d’une quarantaine d’années originaire de Douala. Dans ce drame, elle incarne Irène, la directrice d’une morgue froide et silencieuse, théâtre des tourments d’Adrien, veilleur de nuit, interprété par Baba Wild.
Adrien, c’est cet homme brisé par son enfance. Dès son plus jeune âge, il a été confronté à des douleurs qu’aucun enfant ne devrait porter. Louis Lopez incarne un jeune homme, tourmenté par la mort brutale de sa mère. Une blessure si profonde qu’une fois adulte, Adrien choisit de travailler au plus près de la mort, dans une morgue, comme pour tenter de panser une plaie béante que le temps n’a jamais su refermer.
La performance de Catherine D a touché le cœur des spectateurs. Ravie de pouvoir représenter son Cameroun, elle donne à Irène une intensité troublante : directrice autoritaire mais déchirée par ses propres sentiments pour Adrien, qu’elle persécute autant qu’elle protège. Dans ses regards, dans ses silences, elle révèle une femme égarée, elle aussi, dans les couloirs de ses propres regrets.
Mais Les Couloirs de Minuit n’est pas une simple pièce. Elle sait saisir son public là où il ne s’y attend pas. Au moment où la tension atteint son paroxysme, surgit Eric April, vêtu d’un long manteau rouge écarlate. Tandis que les douze coups de minuit résonnent dans la salle, il incarne Lucifer lui-même, venu hanter Adrien, cet homme qui n’a jamais su faire la paix avec ses démons.
Dans cette œuvre sombre et viscérale, Mason Ewing explore la douleur d’un adulte resté prisonnier de son passé, incapable d’accepter la disparition de sa mère tant aimée. Les couloirs ne sont pas seulement ceux de la morgue : ce sont aussi ceux de l’âme, où l’on erre sans fin, à la recherche d’une lumière qui tarde à venir.
Avec Les Couloirs de Minuit, Mason Ewing signe une pièce forte, bouleversante, où chaque interprète, par son jeu sincère et habité, offre aux spectateurs une plongée poignante dans les méandres du deuil et de la mémoire. Un moment de théâtre rare, que Cameroun Liberty est fier d’avoir accompagné.