Par un journaliste camerounais engagé
Le 27 octobre 2025, le Cameroun se réveille sous un ciel lourd de tensions. Les résultats tant attendus de la présidentielle, annoncés par le Conseil constitutionnel à 11h00, sont désormais connus. Mais au-delà des chiffres, c’est une nation en ébullition qui réclame justice, vérité et renouveau.
Des manifestations meurtrières secouent le pays
À Douala, la capitale économique, des scènes de violences ont éclaté dimanche 26 octobre. Quatre manifestants ont perdu la vie lors d’affrontements avec les forces de l’ordre. Des centaines d’autres ont été interpellés, et plusieurs policiers ont été blessés lors d’attaques contre des commissariats
AP News
Ces manifestations, initiées par Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), ont gagné en ampleur à Garoua, Yaoundé, Maroua, Bafoussam et Limbé. Partout, les mêmes revendications : la reconnaissance d’une victoire électorale volée, la fin du règne de Paul Biya et l’aspiration à un avenir meilleur.
Le ras-le-bol d’un peuple meurtri
“Le Cameroun doit avancer”, clament les manifestants. “Nous avons des ressources, mais nos enfants n’ont pas de quoi aller à l’école. Nos femmes n’ont pas de quoi nourrir leurs familles. Et nos hommes sont réduits à mendier pour survivre.” Ces paroles résonnent dans les rues de Douala, où les habitants expriment leur désespoir face à une situation économique catastrophique.
Les critiques fusent également contre le système politique en place. “Les politiciens se sont enrichis, mais le peuple meurt de faim”, dénonce un manifestant. “Il est temps que Paul Biya passe la main et laisse la place à une nouvelle génération.”
Une jeunesse en quête de changement
Les jeunes, moteurs de ces soulèvements, sont déterminés à changer le cours de l’histoire. “Nous ne voulons plus de promesses vides. Nous voulons des actions concrètes, des emplois, une éducation de qualité et des infrastructures modernes”, affirme un étudiant de l’université de Yaoundé.
Cette mobilisation est également alimentée par des accusations de fraude électorale. Issa Tchiroma Bakary revendique une victoire avec 54,8 % des voix, tandis que Paul Biya, 92 ans, est accusé d’avoir manipulé le processus électoral pour assurer sa réélection
The Guardian
L’heure de vérité
Alors que le pays attend la proclamation officielle des résultats, l’incertitude persiste. Les manifestations pourraient se multiplier si les revendications du peuple ne sont pas entendues. Le Cameroun se trouve à un carrefour décisif : poursuivre sur la voie de l’immobilisme ou embrasser le changement pour un avenir prospère.
Cameroun Liberty s’engage à relater les événements avec objectivité et à donner la parole à ceux qui, dans les rues, façonnent l’avenir de notre nation.
Voici des videos et un audio exclussifs des événements :