Alors que les rues du Cameroun vibrent d’une tension post-électorale sans précédent, le peuple s’interroge : l’heure du changement aurait-elle enfin sonné ? Entre manifestations, inquiétudes de la diaspora et déclarations poignantes des citoyens, Cameroun Liberty vous livre un reportage exclusif au cœur de l’actualité brûlante.
Au lendemain des élections contestées, plusieurs villes du Cameroun — de Douala à Yaoundé — connaissent un climat tendu. Les Camerounais expriment leur colère face à ce qu’ils considèrent comme une trahison démocratique. Les partisans du président Paul Biya, au pouvoir depuis 43 ans, défendent son héritage tandis qu’une nouvelle génération appelle à un profond renouveau politique. Le journaliste de Cameroun Liberty s’est rendu sur le terrain pour recueillir les voix de manifestants et de citoyens inquiets. Entre la figure politique d’Issa Tchiroma Bakary, les réactions partagées autour de Brenda et Franck Biya, et la mobilisation d’une diaspora vigilante à travers le monde, cet article donne la parole à un peuple debout, prêt à écrire une nouvelle page de son histoire.
Ce lundi 27 octobre le Cameroun se réveille sous un ciel lourd de tensions. Les résultats tant attendus de la présidentielle ont déclenché une onde de choc : au-delà des chiffres, c’est une nation en ébullition qui réclame justice, vérité et renouveau.
Des manifestations meurtrières secouent le pays
À Douala, la capitale économique, des scènes de violences ont éclaté. Des manifestants, jeunes et moins jeunes, ont envahi les artères principales pour dénoncer ce qu’ils qualifient de “vol” électoral. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont fait plusieurs morts et de nombreux blessés ; des interpellations massives ont eu lieu, et la tension reste à son comble.
Dans certaines rues de Douala les choses semblent calmes à certains moments — mais la colère gronde. Voici les mots d’un passant que nos envoyés spéciaux ont recueillis sur place :
“Bonjour, Je n’ai pas trop accès à internet, et je suis dans la zone il y a beaucoup de manifestations post électoral. Pour se déplacer aussi c’est compliqué… Mais je me débrouille. Je ne suis pas encore sorti, il est 10h, c’est calme pour l’instant. Ce qui m’inquiète c’est ce gouvernement, il ne voudront jamais quitté le pouvoir. Il sont prêt à tout…”
Ces paroles, simples et lourdes de sens, reflètent l’inquiétude partagée par des milliers de Camerounais : peur pour leurs proches, frustration face à la pauvreté persistante, colère contre un appareil politique jugé insensible aux besoins du peuple.
Issa Tchiroma Bakary : l’ancien allié devenu porte-voix d’une colère populaire
Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre et figure longtemps associée au pouvoir, s’est présenté contre le « papa » que beaucoup appellent Paul Biya. Se proclamant gagnant aux yeux de ses partisans, Tchiroma a appelé la population à descendre dans la rue pour revendiquer la “vérité des urnes”. Son parcours — de l’intérieur des cercles du pouvoir à la contestation — donne un relief particulier à cette crise : il incarne la fracture d’un système qui semblait figé.
Brenda et Franck Biya : la famille présidentielle sous les projecteurs
Brenda et Franck Biya, enfants du président sortant, ont publiquement soutenu leur père durant la campagne. Brenda, dont la vie privée a parfois fait l’objet de controverses, reste une figure très visible et défend la continuité. Pour beaucoup, le soutien de la famille Biya symbolise la pérennité d’un système où se mêlent accumulation de pouvoir et richesse privée, tandis que des millions de Camerounais peinent à assurer l’éducation et la survie quotidienne de leurs enfants.
Un peuple qui en a assez : pauvreté, inégalités, promesses non tenues
Le ras-le-bol social est palpable. À l’ombre des ressources naturelles du pays, des quartiers entiers vivent comme si le temps s’était arrêté : difficultés pour payer l’école, manque de fournitures, vêtements absents pour les enfants à la rentrée. Les manifestants ne réclament pas seulement un changement de président : ils demandent une transformation profonde des pratiques politiques et économiques qui maintiennent une élite dans l’opulence pendant que la majorité lutte pour survivre.
La diaspora : un regard inquiet mais solidaire
Partout dans le monde —aux États-Unis, en France, au Canada, au Royaume-Uni et ailleurs — la diaspora suit les événements avec angoisse. Les appels, les messages et les veillées se multiplient. Nombreux sont ceux qui prient pour leurs familles et amis restées au pays, qui partagent des informations et tentent d’alerter la communauté internationale.
Ce que l’on a vu dans les rues
Nos envoyés spéciaux ont parcouru plusieurs artères de Douala, Yaoundé, Garoua, Maroua, Bafoussam et Limbé. Ils ont rencontré des manifestants, des passants, des commerçants barricadés derrière leurs rideaux. Certains brandissaient des pancartes, d’autres pleuraient. Les scènes étaient parfois bouleversantes : des familles qui pleurent un enfant tombé dans les affrontements, des blessés évacués, des véhicules incendiés, des commerces pillés et des barricades improvisées.
Réactions officielles et perspectives
Le gouvernement, par l’intermédiaire de ses porte-parole, qualifie ces rassemblements d’« actes prémédités » et assure vouloir préserver l’ordre public. Des mesures de sécurité renforcée ont été prises, avec des restrictions de circulation et des points de contrôle dans plusieurs villes.
Pour l’opposition et ses leaders, la seule issue acceptable est la reconnaissance d’irrégularités et l’ouverture d’un processus transparent pour établir la vérité des urnes. Sans geste politique fort, le risque d’une poursuite des mobilisations reste élevé.
Ce que réclame le peuple
Les manifestants demandent :
La transparence totale sur le déroulement du scrutin.
La fin d’un pouvoir qui semble se perpétuer au détriment des besoins de la population.
Des politiques concrètes pour l’emploi, l’éducation et les services de base.
Cameroun Liberty continue de suivre et d’informer
Cameroun Liberty s’engage à relater les événements avec rigueur et à donner la parole à ceux qui vivent ces heures décisives. Nos équipes restent sur le terrain et vous tiendront informés en temps réel des évolutions. À la diaspora, nous disons : restez connectés et solidaires — vos familles ont besoin de votre attention et de votre voix.
Pour toute information complémentaire, l’équipe de Cameroun Liberty est joignable via nos correspondants locaux