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8 décembre 2025

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Noirs en France : Entre promesses creuses et brutalité, quand la République piétine la dignité 

France, 2025, ils ont quitté le Cameroun avec l’espoir d’un avenir meilleur. Mais beaucoup découvrent un autre visage de la « terre d’asile » : humiliations, contrôles fréquents, racisme institutionnel, traitements médiatiques injustes. Pour des milliers de Noirs venus d’Afrique, la France reste un piège dont on peine à s’échapper.


Un racisme d’État qui ronge la vie quotidienne


Les chiffres ne mentent pas. En 2016, les services de police et de sécurité ont enregistré 9 460 infractions en métropole à caractère raciste, xénophobe ou en lien avec l’origine ou la religion. Parmi elles, des violences, des injures, des provocations, des discriminations… un tableau sombre mais indicatif d’une réalité persistante.


Mais ces données ne sont qu’une partie visible de l’iceberg : selon des associations et militants, près de 9 Noirs sur 10 affirment avoir subi des discriminations en France, un chiffre qui crispe la gorge.
Chaque jour, dans les rues, les transports, des jeunes, des pères, des mères, sont arrêtés, fouillés, contrôlés non pour un crime, non pour un comportement mais pour la couleur de leur peau. Ce phénomène, connu sous le nom de « contrôle au faciès », est dénoncé depuis des décennies.
Un rapport d’une ONG internationale signale des « contrôles abusifs et racistes », parfois dès l’adolescence des fouilles humiliantes, des humiliations simplement parce que l’on a « la peau noire ».

Justice et préjugés : quand la loi tourne le dos aux victimes


Et quand un Noir ose porter plainte ? L’accueil n’est pas toujours favorable. Trop souvent, la justice semble fermer les yeux ou invoquer des « doutes », des lacunes de preuve, dès qu’il s’agit d’un récit de victime noire. Des avocats racisés eux-mêmes témoignent : dans certains tribunaux, ils sont confondus avec des prévenus ou des vigiles.


Comment croire à l’impartialité quand l’un des principes de la République, « égalité », semble inversé dès qu’on prononce un nom à consonance africaine ?

Médias et stigmatisation : la presse nourrit-elle la haine ?
Au‑delà de la police ou de la justice, ce sont aussi les médias qui participent à la stigmatisation. Trop souvent, un homme noir mal interprété, un fait divers mal documenté, devient le bouc émissaire d’une société fragilisée. Les journalistes ont un rôle énorme : informer, enquêter, donner le sens. Mais certains préfèrent sensationnalisme, stéréotypes, provocations au détriment de la dignité humaine.


La diaspora camerounaise en France, ou les Africains de la deuxième ou troisième génération, le ressent : le simple fait d’être noir suffit à déclencher suspicion, mépris, traitement injuste.
Comme l’a dénoncé un militant : « nous sommes perçus comme un problème, pas comme des êtres humains ».

Témoignages de la douleur : vies brisées, espoirs piétinés


Nous avons recueilli plusieurs récits :
Yannick, 23 ans, né à Douala, mais adolescent en Île-de-France : « Je rentrais du foot quand un policier m’a arrêté, fouillé comme un suspect, sans raison. Mon sac, mes affaires jetées par terre. J’ai compris ce jour que ma couleur de peau suffirait toujours pour me suspecter. »

Fatoumata, installée en France depuis 10 ans : « Quand j’ai porté plainte après des insultes racistes dans le métro, j’ai eu l’impression de déranger. On m’a dit qu’il n’y avait pas de preuve, qu’on ne pouvait rien faire. »

Jean, 35 ans, avocat africain inscrit au barreau parisien : « Un collègue policier m’a regardé, étonné, en me demandant pourquoi je n’étais pas en prison, alors que j’étais simplement en civil. Ce pays te regarde souvent comme un voleur, avant même de te juger. »

Ces vies anonymes pour beaucoup racontent une souffrance profonde, un rejet répété, un sentiment d’être toujours à la limite, jamais vraiment accepté.

La colère gronde diaspora, associations, jeunesse en marche


La frustration monte. Sur les réseaux, dans les quartiers, parmi les communautés africaines, c’est un sentiment partagé : « On en a marre d’être vus comme des voleurs, des suspects, des moins‑que‑rien. » Certains appellent à la mobilisation, à la dénonciation, à la solidarité, pour que cessent les humiliations, les violences, l’invisibilité des victimes.


Des associations comme Brigade anti-négrophobie (BAN) ou CRAN, et des collectifs de défense des droits, multiplient les alertes. Mais le changement tarde : lois, procédures, mentalités, tout semble bloqué.

Et si on parlait de dignité, de droits, de respect pour tous.
Ce n’est pas qu’une histoire de lois, de chiffres ou de statistiques. C’est l’histoire de vies entières, de familles, d’enfants, d’âmes qui cherchent simplement la reconnaissance, le droit d’exister sans peur, sans humiliation, sans haine.
Le racisme en France n’est pas une rumeur. Ce n’est pas une opinion, c’est une réalité tangible, douloureuse, insidieuse, qui s’infiltre dans les contrôles d’identité abusifs, dans la justice laxiste, dans les médias qui véhiculent les préjugés.


Et si la France se targue de liberté, d’égalité, de fraternité, où sont ces principes quand un homme noir se fait arrêter pour marcher dans la rue ? Où sont-ils quand une victime de racisme pleure, mais aucun procureur ne l’écoute ? Où sont-ils quand un avocat noir est regardé comme un suspect avant d’être un professionnel ?


Cameroun Liberty refuse de taire la voix des invisibles.


Nous demandons justice, respect, dignité. Nous demandons des actions concrètes : que les contrôles au faciès cessent, que les violences policières soient documentées, que les médias cessent de déshumaniser les Noirs, que la justice agisse avec équité, peu importe la couleur de la peau.
Parce que l’égalité n’est pas un luxe. C’est un droit.

Pour que l’espoir devienne combat


Ce papier n’est pas un cri de désespoir : c’est un appel à la vérité, à la lumière, à la justice. À tous ceux Noirs, Africains, immigrés qui vivent en France et subissent l’injustice : vous n’êtes pas seuls. À tous les citoyens Français de souche, immigrés, beurs qui croient encore en l’idéal républicain : ouvrez les yeux, questionnez, agissez.
La dignité n’a pas de couleur. Et la liberté, la vraie, ne peut s’ériger que sur la reconnaissance de toute l’humanité.


Cameroun Liberty sera là pour relayer ces voix, pour porter ces luttes, pour ne plus laisser le silence noyer la vérité.

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