Ce soir-là, à Rabat, la pelouse détrempée, la pluie fine et la lumière blafarde du stade ont vu s’éteindre le rêve d’une nation. À la 90ᵉ + 3 minute, un corner congolais et un coup de tête : Chancel Mbemba crucifia les espoirs du Cameroun. 1‑0 pour la RD Congo Léopards, et le rideau tombe sur le parcours des Lions Indomptables vers la Coupe du Monde 2026.
Pour la première fois en 27 ans, la RDC bat le Cameroun en match officiel.
La soirée du drame sportif
Sur le papier, tout semblait en place pour les Lions. 62 % de possession, 12 tirs dont 4 cadrés, plusieurs retournements et pourtant, aucune finition.
Bryan Mbeumo rate un face‑à‑face, Etta Eyong et Ngamaleu butent sur le bloc congolais, et même le gardien André Onana, héroïque, ne peut rien sur le corner fatal.
Quand le ballon touche le fond des filets, ce n’est pas qu’un but : c’est un coup de massue pour tout un peuple.
Fronde populaire, supporters en colère, paroles dures
La nouvelle de l’élimination a provoqué une onde de choc. Dans les rues de Yaoundé, parmi la diaspora, les réseaux sociaux, c’est un cri unanime de colère, de désillusion.
Un supporter résidant en Europe nous confiait, la voix tremblante : « C’est horrible… On ne voit plus le Cameroun à la Coupe du Monde. On s’identifie à l’équipe, on vit pour ces matchs… Et là, c’est le vide. »
Un autre, à Douala, évoquait l’argent avant la passion : « Nos joueurs, certains cherchent le chèque, pas le maillot. Où est la fierté d’être Lion ? »
De façon unanime, beaucoup dénoncent la gestion de la fédération, du staff, des responsables. Pour eux, ce n’est pas qu’un accident ; c’est le résultat d’années d’amateurisme, de conflits internes, d’ego mal placés.
Le nom de Samuel Eto’o, président de la fédération nationale (FECAFOOT), revient souvent dans les critiques : pour certains, il porte une lourde part de responsabilité dans ce fiasco.
« Cette élimination n’est pas un accident », lance un journaliste sportif, « c’est la conséquence d’années d’approximation, d’intérêts et de batailles d’influence qui ont vidé la tanière de son âme. »
Un naufrage annoncé : conflits, instabilité, manque de vision
Derrière le drame de Rabat se cache un désordre chronique. Depuis plusieurs mois, même années, la sélection souffre de tensions structurelles : entre la fédération, le ministère des Sports, le staff technique.
La nomination du sélectionneur Marc Brys par le ministère, tout en marginalisant certains adjoints, a semé le trouble. L’influence politique, les rivalités, l’absence de stabilité, tout cela a fragilisé la tanière avant même le coup d’envoi.
Quand, sur le terrain, l’effort ne suffit plus, ce n’est plus simplement un manque de talent, c’est un effondrement systémique.
Et maintenant, Peut‑on espérer un renouveau ?
Pour l’instant, la pilule est amère. Le nouveau classement FIFA ne pardonne pas : les Lions reculent à la 57ᵉ place mondiale, 10ᵉ en Afrique.
Mais au milieu de la colère, certains discours appellent à la reconstruction. Samuel Eto’o lui-même admet qu’il faudra « tirer les conséquences » de cette non‑qualification et repenser tout le modèle.
Le prochain rendez-vous majeur reste la Coupe d’Afrique des Nations 2025 le Cameroun devra prouver qu’il peut rebondir, retrouver la fierté, l’unité, et surtout la passion.
Des supporters l’ont dit d’une seule voix : « On ne demande pas des stars, on demande des Lions. »
En conclusion
Ce soir‑là, ce n’est pas qu’un match que le Cameroun a perdu. C’est un pan de l’âme d’un peuple, une histoire, un espoir collectif. L’élimination de la Coupe du Monde 2026 est le symptôme d’un cancer plus profond, celui d’un football mené par des intérêts, des conflits, des ambitions floues.
Pour que le Cameroun retrouve sa grandeur, il ne suffira pas de changer d’entraîneur, ni de joueurs. Il faudra repenser la structure, remettre la passion au centre du jeu, et redonner aux Camerounais ce qu’ils attendent : l’orgueil, la dignité, l’honneur.