Par un journaliste camerounais
Le Cameroun, notre fier 237, pleure et se réveille. Le 12 octobre 2025 restera gravé dans nos mémoires comme une date où l’histoire s’est tenue au bord du précipice. Paul Biya, 92 ans, a été déclaré vainqueur de la présidentielle avec 53,66 % des voix. Huit mandats. Quarante-trois ans au pouvoir. Et pourtant, notre peuple crie, se bat et refuse de rester silencieux.
Les rues de Douala, Yaoundé, Garoua se sont transformées en scènes de courage et de douleur. Des jeunes, des mères, des pères de famille ont marché pour la vérité. Ils ont affronté le gaz lacrymogène, les balles et les arrestations massives. Certains ont payé le prix ultime. Leur sang, versé pour la justice, hurle que le Cameroun veut du sang neuf, du changement, de la liberté.
L’opposition conteste la victoire. Issa Tchiroma Bakary affirme que la victoire est fabriquée. Dans un pays où la démocratie est censée guider la voix du peuple, cette contestation est bien plus qu’un simple désaccord politique : c’est le signal que notre peuple exige d’être entendu. Et ce n’est pas uniquement pour critiquer le président, mais pour réclamer transparence, justice et dignité.
Et pendant que le monde regarde, certains gouvernements, comme celui de la France, s’inquiètent et commentent la répression. Mais le peuple camerounais, ce peuple vibrant, fier, et résilient, ne demande pas d’aide extérieure pour exiger ce qui lui revient de droit. Nous n’avons pas besoin que d’autres décident pour nous ; nous voulons que nos voix soient reconnues, que nos luttes soient respectées.
Le scandale va bien au-delà de la présidentielle. Corruption dans le secteur pétrolier, abus de pouvoir, dévoiement des institutions, vidéos scandaleuses exposant des hauts fonctionnaires… Toutes ces révélations ne sont que la partie visible de l’iceberg. Elles nourrissent le sentiment d’impunité et renforcent la colère qui gronde dans le cœur de notre peuple. La frustration est légitime, et la colère est légitime.
Mais derrière cette colère, il y a un espoir brûlant : le Cameroun veut protéger ses citoyens, réclamer sa liberté, rompre les chaînes historiques qui le lient à des influences étrangères, et montrer au monde que l’Afrique, riche, culturelle, puissante, n’acceptera plus de rester à l’ombre. Ce continent est une flamme qui ne peut être étouffée. Le Cameroun, en particulier, veut s’affirmer, se lever, exiger le respect et devenir un phare pour le monde.
À vous, diaspora camerounaise : regardez, partagez, agissez. Ce n’est pas seulement une lutte à l’intérieur du pays, c’est un mouvement qui nous concerne tous, où que nous soyons. Informez-vous, élevez vos voix, et ne laissez jamais personne réduire au silence un peuple qui veut respirer librement.
Le Cameroun se bat pour sa liberté. Le Cameroun refuse l’injustice. Le Cameroun veut écrire sa propre histoire, avec ses héros, son sang, et son courage. Et quand le peuple camerounais se lève, il ne se tait plus jamais.


